L’attaque terroriste survenue à Mulhouse samedi dernier a fait un mort et plusieurs policiers municipaux blessés. Le principal suspect a été arrêté dans la foulée. Il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire.
Il est un peu moins de 16 heures lorsqu’un homme attaque au couteau des agents de stationnement et policiers municipaux près de la place du Marché à Mulhouse. Deux sont grièvement blessés, un touché à la carotide, l’autre au thorax selon le procureur de Mulhouse. Un temps en urgence absolue, leurs jours ne sont plus comptés. En revanche, alors que les forces de l’ordre sont prises pour cible, un homme aurait tenté de s’interposer : Lino Sousa Loureiro, d’origine portugaise, âgé de 69 ans, est touché mortellement.
Un policier parvient à poursuivre le suspect et finit par l’interpeller. Avec l’aide d’autres policiers, il le plaque au sol. L’assaillant est alors placé en garde à vue et trois autres personnes sont arrêtées. Le Parquet national antiterroriste est saisit de l’affaire et un dispositif exceptionnel de sécurité est déployé sur les lieux de l’attaque. Un hommage a été rendu à la victime et aux personnes blessées ce lundi.
Le suspect déjà condamné
Le principal suspect, Brahim A., âgé de 37 ans, d’origine algérienne, faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Une décision suite à sa condamnation à six mois de prison pour apologie du terrorisme après les massacres du 7 octobre. Dans le même temps, il avait été placé dans le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
Arrivé illégalement sur le territoire en 2014, l’assaillant avait aussi un profil psychologique particulier. « Il avait fait l’objet, dans le cadre de son arrestation, d’une expertise, avec donc un expert judiciaire, qui avait détecté un profil schizophrène », précise le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le jour de l’attaque, il devait se présenter devant un commissariat avant finalement de s’en prendre aux policiers.
Plusieurs tentatives d’expulsion
La France a tenté à plusieurs reprises de l’expulser. Mais, selon le ministre de l’Intérieur, l’Algérie a refusé à dix reprises de reprendre son ressortissant. Cette attaque terroriste ravive encore un peu plus les tensions entre les deux pays. « Je suis partisan, puisque la méthode douce a été utilisée avec l’Algérie, de poser un rapport de force. Le droit international, les relations entre les pays, les nations, et là, notamment avec le régime algérien, c’est la réciprocité », clame Bruno Retailleau.
Je suis partisan de poser un rapport de force avec l’Algérie
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur
À la suite de l’attaque survenue à Mulhouse, s’est tenu hier un comité interministériel sur l’immigration. Pas de volonté d’escalade avec l’Algérie pour François Bayrou, mais une menace de remettre en cause les accords de 1968 qui facilitent l’installation des travailleurs algériens en France.