Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, ont tenu une conférence de presse ce lundi. Objectif : attirer les chercheurs américains alors que Donald Trump les menace de plus en plus.
500 millions d’euros pour l’Union européenne. 100 millions pour la France. Voilà ce qui est ressorti de la conférence Choose Europe for Science à l’université La Sorbonne. « J’appelle toutes les chercheuses et les chercheurs du monde entier à rejoindre ce grand projet européen, à s’unir pour et avec l’Europe, parce que nous croyons très profondément que nos démocraties sont plus fortes pour éradiquer le cancer, pour permettre la transition climatique et, au fond, bâtir une connaissance au service du progrès humain », a lancé Emmanuel Macron. De son côté, la présidente de la Commission européenne a réitéré la volonté d’atteindre 3% du produit intérieur brut pour l’investissement dans la recherche et le développement d’ici à 2030. En France, c’est seulement 2,2% du PIB.
Une réponse aux coupes budgétaires de Donald Trump
Ces investissements européens pour la recherche visent à contre-carrer les coupes budgétaires décidées par Donald Trump. Le président des États-Unis attaque frontalement la science et les chercheurs américains depuis son retour à la Maison-Blanche. Des économies décidées en grande partie par Elon Musk. Dans le collimateur, toutes les études relatives à la discrimination, à l’environnement et au climat. Il suffit d’un mot comme genre, femme, handicap pour que les fonds alloués à la recherche soient supprimés. Conséquence : des laboratoires ont fermé, des thèses se sont stoppées nettes et des chercheurs se retrouvent alors sans emploi.
Des crédits dédiés à la recherche en baisse
Si les mesures annoncées par le président de la République et la présidente de la Commission européenne sont saluées, une partie des chercheurs français s’inquiète. La France n’échappe pas non plus à des coupes budgétaires. Pas pour les mêmes raisons. Plutôt une volonté de faire des économies dans un contexte d’une dette publique qui atteint plus de 3 000 milliards d’euros.
« C’est vraiment un coup de communication (par rapport aux annonces de la France et de l’UE). Ça peut être utile sur des secteurs très précis de la recherche, mais effectivement, nous ce qu’on aimerait en tant que chercheurs, c’est des moyens beaucoup plus larges sur le temps long. On est vraiment précarisés », a alerté Gabriel Solans, chercheur en civilisation américaine à l’Université Paris Cité, au micro de Franceinfo. Malgré les inquiétudes, accueillir les chercheurs américains est indispensable pour certains. « Je pense qu’il ne faut pas opposer une notion d’aide à des gens en difficulté. Après tout, ils apporteront leur savoir-faire, leur connaissance au monde scientifique français. Ça peut être un atout », a défendu le médecin Alain Fischer sur le plateau de C à vous.
Ce qui est sûr, c’est que les chercheurs n’ont pas attendu l’appel d’Emmanuel Macron. L’université de Toulouse en a déjà recruté 15. Celle d’Aix-Marseille a reçu près de 300 candidatures, dont plus de 200 sont éligibles à être recruté.