François Bayrou a tenu mardi une conférence de presse sur l’état des finances publiques. Deux jours après l’annonce de 40 milliards d’économies à réaliser pour le budget 2026 afin de ramener le déficit à 4,6% du PIB. Sans pour autant faire d’annonces concrètes.
La vérité permet d’agir. Voilà comment François Bayrou a qualifié son intervention ce mardi lors de la conférence de presse sur le déficit de la France. L’objectif principal était de poser un diagnostic sur les finances publiques. L’occasion pour le Premier ministre de parler de la guerre commerciale enclenchée par Donald Trump qui aura des conséquences à long terme.
Nous ne produisons pas assez et nous ne travaillons pas assez
François Bayrou, Premier ministre
Mais c’est aussi le travail et la production française qui sont remis en cause. « Nous ne produisons pas assez et nous ne travaillons pas assez. La politique de retour de la production et de réindustrialisation, si l’on veut s’y engager avec l’énergie nécessaire, doit devenir une obsession pour notre nation tout entière et un principe d’organisation de notre économie », a insisté François Bayrou. Si le Premier ministre n’a fait aucune annonce concrète, il a déjà exclu une piste : la hausse des impôts. Un choix répété encore hier par le ministre de l’Économie.
Retraités et chômeurs dans le viseur
Les retraités pourraient être mis à contribution. Deux sujets sont sur la table : la suppression d’un abattement fiscal de 10% et la fin de l’indexation des pensions de retraite sur l’inflation. Économie potentielle : 11,5 milliards d’euros. Ensuite, les chômeurs sont aussi dans le viseur. Le gouvernement pourrait durcir les conditions de l’assurance chômage. Une manière de ressortir la réforme de Gabriel Attal passée à la trappe à cause de la dissolution. C’est 3,6 milliards d’euros d’économie attendue.
Lutter contre la fraude fiscale et sociale
Le gouvernement s’apprête à combattre les fraudes fiscales et sociales. « Je ne veux qu’on continue d’encaisser de l’argent parce que c’est de l’argent qui est volé aux Français. L’objectif pour 2026, c’est que nous encaissons 15 milliards, c’est-à-dire 2 milliards de plus par rapport à l’année dernière. C’est une manière de résoudre les enjeux de déficit sans augmenter les impôts », a exposé la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, au 20h de France 2. Autre dépense dans le viseur, le mille-feuille territorial. Le rapport du député Boris Ravignon pointe la multiplication des collectivités dans toute la France.
Des annonces prévues début juillet
François Bayrou présentera les grandes orientations du budget 2026 avant le 14 juillet prochain. Près de trois mois de travail pour faire les arbitrages qui s’annoncent très difficiles. Un temps qui va aussi raviver les tensions au Parlement et même au sein du socle commun. Une partie de la gauche crie déjà au scandale, les syndicats montrent leur colère et la menace de censure est à nouveau brandie par les oppositions.