Les anciens premiers ministres et anciens présidents seront-ils bientôt privés de leurs avantages ? La question se pose depuis que les sénateurs ont adopté le 22 janvier dernier un amendement supprimant du budget l’enveloppe destinée à financer ces avantages. Si le texte fait son chemin, il pourrait rapidement entrer en vigueur.
La dépense est chiffrée à 2,8 millions d’euros par an. Elle correspond à tous les avantages dont disposent les anciens premiers ministres et présidents de la République. Chaque ancien premier ministre dispose d’un véhicule personnel avec chauffeur, ainsi que d’un secrétariat, ceci pour le restant de sa vie.
Pour les anciens présidents de la République, la dotation est plus conséquente. Ils disposent d’un véhicule avec un chauffeur, mais également d’un cabinet de sept collaborateurs et deux agents de sécurité. Cela se réduit au bout de cinq ans, pour passer à trois collaborateurs et un agent de sécurité. Enfin, chaque ancien président dispose d’un logement meublé et équipé, dont le loyer et les frais sont pris en charge par l’État. Il peut aussi recevoir et se déplacer gratuitement dans le cadre de ses anciennes fonctions. Avant 2017, les anciens présidents avaient des avantages encore plus importants (13 collaborateurs) mais l’Élysée a restreint ces privilèges.
Une « retraite » mensuelle de 5 500 € à la fin de leur mission
En plus de ces avantages, l’actuel président de la République est rémunéré à hauteur de 15 000 € bruts par mois. Pour tous les anciens présidents, la dotation s’élève à près de 5 500 € bruts par mois.
Régulièrement, ces anciens avantages font débat. Emmanuel Macron a annoncé qu’il renoncerait à sa dotation financière quand il ne sera plus président. Tout de même : en 2023, l’ancienne première ministre Édith Cresson (mai 1991 – avril 1992) a coûté 154 000 €. C’est 197 000 € pour Dominique de Villepin (mai 2005 – mai 2007), 142 000 € pour Manuel Valls (mars 2014 – décembre 2016), 201 000 € pour Bernard Cazeneuve (décembre 2016 – mai 2017). Enfin, Jean Castex a été plutôt économe : 3 600 € de dépenses seulement.
Un amendement pour supprimer totalement ces avantages
Un amendement a été déposé par une sénatrice centriste, Nathalie Goulet. Il propose de supprimer du budget 2025 l’enveloppe destinée aux avantages des anciens premiers ministres et présidents de la République. Il avait reçu un avis défavorable du gouvernement, mais a été adopté par les sénateurs. Si le texte fait son chemin législatif en commission mixte paritaire ce jeudi, puis à l’Assemblée nationale et qu’il est adopté, ces avantages seront rapidement supprimés.