À l’occasion des 70 ans de la victoire de la bataille de Diên Phu, la France est invitée au Vietnam. C’est dans le Nord de l’Indochine que la France coloniale a subi une défaite permettant l’indépendance du pays. Mais alors pourquoi cette invitation ?
La bataille de Diên Phu a eu lieu du 13 mars au 7 mai 1954. C’est l’un des événements les plus importants de la guerre d’Indochine. Celle-ci a opposé les forces françaises aux forces du Viet Minh, les communistes. Après des semaines de combats intenses, les Français ont fini par se rendre. Malgré l’humiliation militaire, il y a 70 ans, la France a été invitée par le Vietnam pour participer à la commémoration de la bataille.
Une première dans l’histoire
La cérémonie de deux heures a rassemblé 12 000 personnes. Le défilé a commencé sur des banderoles mettant en avant la victoire du Vietnam. Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu est présent. Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, l’est aussi. Ainsi que trois anciens combattants tricolores.
Le président du souvenir français, Serge Barcellini, explique qu’il s’agit du « dernier grand anniversaire décennal pour lequel il va encore y avoir des anciens combattants français et vietnamiens ». Selon lui, « la participation de ministres français souligne l’intérêt d’une mémoire qui commence à être partagée ».
Des liens renforcés
La visite a notamment permis à Sébastien Lecornu de signer un accord avec son homologue vietnamien pour « faciliter l’accès aux archives et à la restitution des dépouilles de soldats » et « créer des liens interpersonnels entre nos armées ». Les relations entre la France et le Vietnam sont aujourd’hui cordiales, sur la base d’intérêts stratégiques communs.
Le but de cette rencontre est également de renforcer les liens diplomatiques. « L’aspect politique n’est pas innocent non plus », explique Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine. Il ajoute qu’Hanoï est à la recherche d’alliés qui puissent l’aider à maintenir son équilibre diplomatique.