Les surveillants pénitentiaires sont inquiets suite à de nombreuses attaques de prisons ces derniers jours. Elles semblent coordonnées et ont touché une dizaine de centres pénitentiaires en France. À Toulon, Agen, Nîmes, Nanterre, aucun coin de France n’est épargné.
Tout a commencé par des véhicules incendiés sur le parking de l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen dans la nuit de dimanche à lundi. Sept voitures ont été touchées. La même nuit, le véhicule d’une surveillante pénitentiaire a été incendié en Seine-et-Marne.
Des véhicules touchés, des bâtiments attaqués à l’arme automatique
La nuit suivante, sept autres établissements ont été touchés et d’autres véhicules ont été incendiés à Nîmes, Nanterre ou Villepinte. Le centre pénitentiaire de Toulon a également été visé par des tirs à l’arme de guerre. Des tags mentionnant « le »DDPF » (Droit Des Prisonniers Français) ont également été relevés sur d’autres véhicules. Les attaques étant nombreuses, violentes et réparties sur le territoire, l’enquête a été confiée au Parquet national antiterroriste.
Des actions potentiellement coordonnées
Selon plusieurs sources proches du dossier, citées par France Info, il est possible que ces attaques soient coordonnées et liées entre elles. Gérald Darmanin a estimé qu’elles pouvaient être en lien avec le durcissement des mesures au sein du milieu carcéral. « Je ne sais pas si ces faits extrêmement graves ont un rapport avec la lutte extrêmement forte que nous menons contre le désordre en prison, le gouvernement a pris depuis plusieurs mois des mesures extrêmement fermes pour mettre fin aux moyens de communication avec l’extérieur dans les prisons ; mais aussi avec le régime carcéral nouveau que les parlementaires ont adopté », a déclaré le ministre de la Justice lors d’un point presse.
Le ministre de la Justice annonce avoir reçu des menaces
« Nous avons eu des menaces sur les établissements de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et de Condé-sur-Sarthe (Normandie) qui vont accueillir les deux prisons de haute sécurité. On ne les a pas rendues publiques, mais les faits d’aujourd’hui montrent que, sans doute, le travail que nous avons fait pour les protéger ont poussé un certain nombre d’autres personnes à agir ailleurs pour nous intimider« , a regretté Gérald Darmanin. Pour le moment, ces attaques n’ont pas été revendiquées, même si certains tags pourraient faire penser à des groupuscules d’ultra-gauche.
En attendant, de nombreux syndicats d’agents pénitentiaires ont souligné l’inquiétude des surveillants de prison. Ces nouvelles violences font échos au meurtre de deux agents lors de l’évasion de Mohamed Amra il y a bientôt un an.
