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Travail d’intérêt général, détention à domicile, justice restaurative : les solutions face à la surpopulation carcérale

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Publié le 24 avril 2025 à 14h13
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Depuis plus d’une semaine, les nombreuses attaques sur les prisons françaises mettent un coup de projecteur sur la situation difficile des agents pénitentiaires. En cause, un manque de moyens et surtout une surpopulation carcérale. Hexact vous propose trois solutions pour sortir de l’impasse.

Un niveau record. La France a atteint plus de 80 000 détenus, soit un taux d’occupation de près de 130% pour seulement 30 000 surveillants. Après les attaques sur plusieurs prisons françaises depuis une semaine, les agents pénitentiaires sont devenus de véritables cibles. Ils montrent leur inquiétude et parfois leur colère contre le manque de moyens.

1. Une île-prison en Norvège

La première solution, c’est une prison à ciel ouvert. Sans mur, sans barbelés et sans miradors. Résultat : un taux de récidive de seulement 20% en deux ans, contre près de 50% en France. C’est en Norvège, et plus précisément sur l’île-prison de Bastøy, au sud d’Oslo, qu’un tel dispositif a vu le jour. Les détenus vivent dans des maisons en bois. Ils travaillent dans des fermes, des ateliers ou dans des boulangeries. Ils gèrent leur quotidien eux-mêmes de manière autonome et responsable. Objectif : préparer à la réinsertion dans la société. Ces conditions de détention concernent les détenus en fin de peine, ou condamnés pour des délits mineurs. Non pour des criminels dangereux.

2. La justice restaurative

Cap sur la Nouvelle-Zélande. C’est là-bas qu’est mis en place ce système. Il repose sur trois piliers. La reconnaissance du tort causé par l’acte, l’instauration d’un dialogue et la recherche d’une solution entre les différentes parties. Un modèle inspiré des valeurs traditionnelles maories.

La justice restaurative se concentre principalement sur les jeunes à travers des conférences familiales de groupe. La raison, éviter une peine de prison à des mineurs. 90% de ces conférences aboutissent à un accord. Cette méthode reste tout de même très difficile à mettre en place pour les crimes graves.

3. Travail d’intérêt général et détention à domicile

Ce sont deux solutions que recommande la Cour des comptes dans un rapport publié début mars. Pourtant, ces peines alternatives à l’incarcération concernent déjà 40 000 personnes en France. Mais pour les améliorer, la Cour des comptes propose notamment d’accélérer les délais de mise en application du travail d’intérêt général, multiplier les partenariats avec des structures d’insertion, ou encore améliorer la gestion des alarmes électroniques dans le cadre d’une détention à domicile. 

Le rapport conclut : les travaux d’intérêt général et détentions à domicile sont indispensables pour faire face à la saturation carcérale. Il est urgent de mieux les structurer, contrôler et accompagner, plutôt que de continuer à miser sur la construction de nouvelles prisons.