Après la destitution du président Yoon Suk-yeol pour sa tentative d’imposer la loi martiale le 3 décembre, le pays se trouve aujourd’hui en pleine crise politique. On vous résume.
Depuis le mardi 3 décembre, la Corée du Sud est plongée dans une crise politique sans précédent. Yoon Suk-yeol, le président controversé du pays, a tenté d’imposer la loi martiale dans une tentative désespérée de consolider son pouvoir. Mais cette tentative a rapidement échoué, obligeant le chef de l’État à revenir sur sa décision quelques heures seulement après son annonce.
Cette manœuvre a marqué un tournant dans la présidence déjà tumultueuse de Yoon Suk-yeol. Suite à cet événement, il a échappé pour la première fois à la destitution demandée par l’opposition. Mais samedi 14 décembre, le Parlement sud-coréen a destitué le chef de l’État à l’issue d’un second vote des députés réunis à Séoul. L’intérim a ensuite été assuré par le Premier ministre Han Duck-soo, qui a été à son tour limogé le 27 décembre, accusé d’avoir « activement participé à l’insurrection ».
Enquête pour « rébellion »
La destitution de Yoon Suk-yeol n’a pas mis fin aux turbulences. Le désormais ex-président est poursuivi pour « rébellion », un chef d’accusation extrêmement grave en Corée du Sud. L’enquête se concentre sur son rôle dans la tentative d’instauration de la loi martiale, que ses opposants considèrent comme un acte antidémocratique menaçant l’ordre constitutionnel du pays.
Depuis que le mandat d’arrêt a été approuvé par un tribunal sud-coréen mardi dernier, la situation a pris une tournure dramatique. Autour de la résidence de Yoon Suk-yeol à Séoul, la tension est palpable. Des centaines de manifestants discutent jour et nuit, certains réclamant son arrestation immédiate, d’autres le défendant farouchement.
Confrontation sous haute tension
Ce mercredi 3 janvier, un nouvel épisode a illustré la complexité de la situation. Les enquêteurs, munis du mandat d’arrêt contre Yoon Suk-yeol, ont tenté de l’arrêter. Mais ils se sont heurtés à une résistance farouche de la garde rapprochée de l’ancien président. Pendant plusieurs heures, un blocage s’est installé, synonyme d’une éventuelle arrestation. Finalement, les autorités ont renoncé à l’arrêter, laissant planer de nouvelles incertitudes sur l’issue de cette affaire. Le mandat d’arrêt, qui avait été validé par un tribunal, reste valable jusqu’à lundi minuit. Si les enquêteurs n’agissent pas dans ce délai, Yoon Suk-yeol pourrait échapper temporairement à l’arrestation, accentuant ainsi les divisions au sein de la population et des institutions sud-coréennes.
Des oppositions massives
La nuit de samedi à dimanche a été marquée par des manifestations, ajoutant un caractère symbolique à cette crise politique. Près de la résidence de l’ancien président, deux camps s’affrontent. Ces rassemblements attisent de profondes divisions dans la société sud-coréenne. Yoon Suk-yeol, élu sur une promesse de lutter contre la corruption et de renforcer l’économie, a vu sa popularité chuter en raison des scandales et des critiques sur sa gestion autoritaire. Sa tentative d’imposer la loi martiale a cristallisé les tensions, déclenchant une opposition, tant au Parlement que dans la rue.
Un avenir incertain
Alors que la date limite pour son arrestation approche, l’avenir immédiat de Yoon Suk-yeol reste incertain. L’échec de son arrestation, le 3 janvier, souligne les défis auxquels sont confrontées les autorités sud-coréennes pour résoudre cette crise dans un cadre légal et démocratique. Dans un pays où le souvenir des dictatures passées reste vif, cette affaire représente un moment critique pour la démocratie sud-coréenne. Quelles que soient les prochaines étapes, l’héritage politique de Yoon Suk-yeol semble irrémédiablement marqué par cette tentative de centralisation autoritaire du pouvoir.