La Turquie traverse une crise politique majeure. L’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a déclenché un vaste mouvement de contestation à travers le pays. Répression, atteinte aux libertés démocratiques, tensions avec l’Union européenne… Où en est la situation ? On fait le point.
Depuis mercredi, la Turquie est en proie à une contestation d’ampleur inédite depuis les manifestations de Gezi en 2013. L’étincelle ? L’incarcération d’Ekrem Imamoglu, maire d’Istanbul et principal opposant au président Erdogan. Officiellement accusé de corruption, il dénonce un procès politique visant à l’éliminer de la scène publique.
De nombreuses manifestations dans les grandes villes turques
En réponse, des milliers de manifestants ont investi les rues d’Istanbul, d’Ankara et d’Izmir, bravant les interdictions de rassemblement imposées par les autorités. Selon l’AFP, plus de 1 130 personnes ont déjà été arrêtées. Parmi elles, une dizaine de journalistes, ce qui alimente les inquiétudes sur la liberté de la presse en Turquie.
Une dérive autoritaire ?
Ozgur Ozel, leader du principal parti d’opposition, le CHP, dénonce une dérive autoritaire et appelle à un boycott des médias progouvernementaux. De son côté, le président Erdogan reste inflexible, qualifiant les manifestants de fauteurs de troubles et promettant une répression ferme.
Des réactions internationales
Sur la scène internationale, les réactions sont vives. La France, l’Allemagne et la Commission européenne expriment leur préoccupation face à cette atteinte aux droits démocratiques. Rappelons que la Turquie est membre du Conseil de l’Europe et candidate à l’adhésion à l’Union européenne, des engagements aujourd’hui remis en question. Cette crise dépasse donc le cadre national : elle pose la question de l’avenir démocratique du pays et de ses relations avec l’Occident.
Pour l’instant, la contestation ne faiblit pas et les jours à venir seront déterminants pour la suite des événements. Une situation tendue et incertaine en Turquie, où l’opposition tente de résister face à un pouvoir de plus en plus autoritaire. Reste à voir si cette mobilisation pourra infléchir la politique du président Erdogan.