Laurent Hottiaux a pris ses fonctions ce lundi. À l’occasion d’une rencontre dédiée à la presse, le nouveau préfet des Alpes-Maritimes a fixé le cap avec comme boussole, la continuité de l’État et la loi.
« Il faut combattre ce sentiment d’impuissance publique ». Voilà l’une des nombreuses missions que s’est lancée le nouveau préfet des Alpes-Maritimes. Pour la réaliser, Laurent Hottiaux se fixe un objectif clair qu’il n’hésite pas à répéter : « l’efficacité ». « Je suis attaché à l’efficacité, plus qu’aux paroles. L’efficacité de l’État, c’est évidemment sa continuité. Je voudrais alors rendre hommage à mon prédécesseur Hugues Moutouh pour le travail considérable qu’il a mené, pour son engagement personnel. Son travail m’oblige ».
Nommé il y a quelques semaines, par le président de la République, pour remplacer Hugues Moutouh, l’ancien préfet des Hauts-de-Seine a pris ses fonctions ce lundi. L’occasion de faire une première sortie publique en posant des gerbes devant le Monument au mort de la ville de Nice, et en rendant hommage aux victimes du terrorisme.
Un « préfet impartial »
Malgré sa prise de fonction très récente, Laurent Hottiaux se donne déjà un cap sur la manière dont il mènera la politique de l’État sur le département. « Je serai un préfet impartial », a-t-il insisté avant d’ajouter. « Il n’y a qu’une parole de l’État. Mon travail au quotidien reste l’unité de l’action publique et sa cohérence. Mais je vais m’investir pour renforcer l’unité de ce département. Je serais le préfet de toutes les communes ».
Je serai le préfet de toutes les communes
C’est justement le point sur lequel des tensions peuvent apparaître, à l’image de ce qu’il s’était passé entre Hugues Moutouh et le maire de Nice, Christian Estrosi, sur de nombreux dossiers. Laurent Hottiaux se dit prêt à la médiation, mais pas à n’importe quel prix. « Je vais aller à la rencontre de l’ensemble des acteurs locaux. Les dispositifs de médiation sont très utiles. Ils permettent d’arriver à rapprocher des positions qui sont parfois antagonistes. Mais la médiation n’est pas la transaction. Elle se fera toujours dans un souci du respect et de l’application de la loi ».
Priorité sur les questions régaliennes
Derrière sa pratique, le nouveau préfet des Alpes-Maritimes s’est aussi penché sur ses priorités. Parmi elles, les questions régaliennes avec la lutte contre l’insécurité liée au trafic de drogue et aux crimes organisés, la lutte contre l’immigration irrégulière en renforçant la coopération avec les autorités italiennes, et la lutte contre le séparatisme, la radicalisation et l’entrisme islamiste. Laurent Hottiaux consacre son premier déplacement au quartier de La Frayère à Cannes pour parler de la sécurité du quotidien. Une partie de la ville qui a été le théâtre de coups de feu il y a trois semaines, et dont une brigade de CRS a été déployée depuis ces incidents. L’occasion pour le préfet de rappeler sa détermination. « Nous ne laisserons rien passer. C’est un principe de tolérance zéro. La sécurité du quotidien est une véritable obsession ».
Économie, écologie, logement… les autres dossiers du préfet
Au-delà des sujets régaliens, Laurent Hottiaux se montre aussi offensif sur d’autres problématiques du territoire, notamment sur les questions économiques. Une volonté de faciliter l’action des chefs d’entreprises et de renforcer l’attractivité du département. « Les Alpes-Maritimes a un taux de chômage faible, mais il cache des disparités chez les jeunes et les séniors ». Autre thème brûlant, le logement. « Il faut utiliser tous les leviers, foncier, aménagement, urbanisme. La pénurie de logements n’est pas une fatalité ». Les autoroutes, l’écologie, la ressource en eau sont autant de sujets qui sont désormais sur le bureau du nouveau préfet.
