François Bayrou a fermé la porte à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans. Cette annonce a suscité de vives réactions auprès des syndicats et des partis de gauche. Selon le secrétaire départemental du PS José Garcia-Abia, « ce n’est pas un Premier ministre digne de rester en place ».
Une annonce qui fait l’effet d’une bombe pour les syndicats. Alors que le conclave sur la réforme des retraites s’est ouvert il y a seulement trois semaines, François Bayrou exclut un retour à 62 ans de l’âge de départ à la retraite. Le Premier ministre l’a annoncé dans l’émission Questions politiques sur France Inter. « Je suis en colère. C’est une véritable trahison pour les partenaires sociaux. Un Premier ministre qui renie sa parole comme ça n’est pas digne de rester en place », s’insurge José Garcia-Abia, secrétaire départemental du Parti socialiste.
La CGT prête à quitter les discussions
Les syndicats ont aussi vivement réagi après les propos de François Bayrou. La CGT propose de quitter les concertations autour du conclave sur les retraites. Pour elle, ces discussions doivent mener à l’abrogation de la réforme de 2023. « Je vous le rappelle, notre revendication, c’est une bonne retraite pour toutes et tous, dans un premier temps à 62 ans et à terme à 60 ans », expliquait Nathalie, secrétaire à la politique financière de l’union départementale 06, au début des discussions. En cas de départ de la CGT, ce serait le deuxième après Force ouvrière.
De son côté, la CFDT temporise. Le syndicat est prêt à poursuivre le conclave à condition que de nouvelles règles soient émises par le Premier ministre. Il ne peut pas continuer « tel qu’il existe », a prévenu Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT au micro de BFMTV/RMC. Pour le patronat, seul l’UP2 représentant les entreprises de proximité a claqué la porte. Une décision face à l’intransigeance des syndicats de travailleurs pour un retour à 62 ans.
Plusieurs lignes au gouvernement
Après l’annonce du Premier ministre, Éric Lombard a tenté de rassurer. Le ministre de l’Économie a réaffirmé la volonté de laisser les partenaires sociaux décider. Mais cette ligne a vite été balayée par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Pour elle, il est impossible de revenir à un départ de la retraite à 62 ans. Une affirmation confirmée par François Bayrou lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale ce mardi.
Un risque de censure du gouvernement Bayrou ?
Le gouvernement de François Bayrou se retrouve une nouvelle fois sous la menace d’une censure. « Il faut attendre de savoir ce qui va sortir de la réunion entre les partenaires sociaux. J’espère que le gouvernement déposera un projet de loi conforme aux accords qu’il y a entre les partenaires sociaux. Nous n’allons pas créer une crise de pouvoir alors que la situation internationale est dramatique », tempère José Garcia-Abia. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a rappelé que la censure restait une option. De son côté, le Rassemblement national agit aussi la menace de possibles conséquences après le refus d’un retour à 62 ans.