Nice souhaite durcir les règles en matière de logements touristiques. En juillet, le conseil municipal avait déjà voté en faveur de conditions plus dures. Désormais, Christian Estrosi veut notamment réduire de 50 % les logements saisonniers dans les quartiers en tension.
En chasse depuis plusieurs années contre ces logements saisonniers, le maire de Nice a annoncé lors d’une conférence de presse qu’il renforcerait les règles niçoises en matière de logements touristiques. Il compte ainsi redonner la possibilité aux Niçois de se loger dignement, dans une ville où le marché locatif est en tension. En 2024, Nice était dans le top 10 des villes françaises en tension locative.
Du saisonnier florissant, du locatif rare
Ce qui pose problème pour se loger à Nice, ce sont les locations type AirBnb. Selon la municipalité, 13 692 logements saisonniers sont proposés à Nice. Ça représenterait 6 % des logements totaux dans la commune. Alors que dans des villes comme Marseille ou Paris, seuls 3 % des logements sont des logements saisonniers. Un équilibre instable pour le maire, qui regrette une professionnalisation de la location meublée touristique. En clair : ce ne sont plus les particuliers qui louent leur logement lorsqu’ils sont absents, mais des professionnels qui en font un business assez lucratif.
En réponse, des règles encore plus strictes contre le saisonnier
En réponse à cette situation, Christian Estrosi a annoncé plusieurs durcissements des mesures « anti-AirBnb » lors d’une conférence de presse mardi 8 avril. D’abord, la réduction de la durée des autorisations provisoires de locations saisonnières. Elles étaient de 6 ans auparavant. Elles passent à 3 ans, non renouvelables. Comme peuvent le faire toutes les autres villes, Nice va également limiter à 90 jours par an la location touristique d’une résidence principale. C’était 120 jusqu’à maintenant.
Christian Estrosi va également appliquer un règlement encore plus strict dans les 39 quartiers les plus tendus à Nice, principalement les quartiers situés sur la côte, ainsi que le Vieux-Nice (voir la carte ci-dessous). Dans ces zones, la municipalité va réduire de 50 % les logements touristiques et appliquer un quota annuel : entre 600 et 700 logements au maximum. Tout ça ne s’applique pas immédiatement : les délibérations devraient avoir lieu mi-mai.

Une équipe d’agents assermentés pour surveiller
Pour s’assurer que les règles sont bien respectées, Christian Estrosi garanti des opérations de contrôle. Une équipe de sept agents assermentés s’assureront de l’application des mesures par des opérations de vérification. En cas de non-respect des règles imposées par la Ville, les bailleurs s’exposent à une amende pouvant atteindre 100 000 €.
Cette chasse aux logements saisonniers ne date pas d’hier
Déjà en 2022, Nice avait renforcé ses règles et les contrôles pour réguler ces locations. Puis fin 2023, la municipalité avait durci le ton concernant les boites à clés installées sur l’espace public. Celles qui permettent aux bailleurs de laisser les clés aux locataires pour une arrivée autonome. Christian Estrosi avait pris un arrêté pour interdire ces boites sur le mobilier urbain. Il avait ordonné à ses équipes de les détruire après avoir averti les bailleurs par des autocollants.
Un combat mené contre ces nombreux logements occupés à l’année par plusieurs touristes. Malgré tout, ils restent toutefois indispensables pour la ville de Nice et son économie : près de 12 millions de visiteurs ont été accueillis en 2024.