Ce lundi s’est ouvert le procès de Brahim Aouissaoui. Il est suspecté d’être l’homme qui, en 2020, a tué à l’arme blanche trois personnes au sein de la basilique Notre-Dame de Nice dans un attentat islamiste. Hexact revient sur ce qui s’est passé ce 29 octobre 2020.
Note de la rédaction : Jusqu’à sa condamnation, Brahim Aouissaoui est présumé innocent. L’article écrit est donc une version modifiée du podcast qui, par raccourci, désigne à quelques reprises le présumé auteur comme l’assaillant.
La quasi-intégralité du périple du terroriste a été filmée grâce aux caméras de surveillance. Il est un peu moins de 8h30, quand il entre dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption. Il égorge d’abord une femme de 60 ans qui se trouvait à l’intérieur de l’édifice. Alerté, le sacristain tente d’intervenir, mais l’assaillant le poignarde mortellement puis blesse une troisième victime, une franco-brésilienne, venue porter assistance depuis l’extérieur. Elle parvient à s’enfuir, mais succombe à ses blessures après avoir donné l’alerte dans un bar à proximité.
5 policiers municipaux primo-arrivants
La police municipale est la première à arriver sur les lieux aux alentours de 9h00. Cinq policiers entrent dans la basilique et font face à l’homme. Ils tentent de le maitriser avec un taser avant de dégainer leur arme de service et de faire feu. Le terroriste est gravement blessé par une dizaine de balles. Il est menotté puis transporté à l’hôpital.
Brahim Aouissaoui, arrivé illégalement en France
Brahim Aouissaoui est un Tunisien, en situation irrégulière sur le territoire français. Il quitte la Tunisie puis est secouru en septembre 2020 dans les eaux italiennes à bord d’une embarcation de migrants. Il est placé en quarantaine en raison du Covid. Puis le 9 octobre, l’Italie lui ordonne de quitter le territoire. Il a pour projet de rejoindre la France, alors il part vivre et travailler en Sicile quelque temps. Le 27 octobre, il prend le train à Vintimille et arrive à Nice. Selon le journal Le Monde, Brahim Aouissaoui fréquentait régulièrement des salafistes depuis 2018, certains étant impliqués dans des affaires terroristes.
Un écho à l’assassinat de Samuel Paty
Cet évènement n’est pas sans rappeler un autre attentat quelques jours plus tôt : l’assassinat le 16 octobre 2020 de Samuel Paty, à l’entrée de son lycée de Conflans Saint-Honorine, dans le Val d’Oise. Les enquêteurs ont d’ailleurs retrouvé dans le téléphone de Brahim Aouissaoui des photos d’Emmanuel Macron aux côtés du cercueil de Samuel Paty. Il avait aussi des photos de son tueur, le tchétchène Abdoullakh Anzorov.
Aouissaoui devant la justice
Le procès de Brahim Aouissaoui s’est ouvert ce lundi 10 février devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Le Tunisien est poursuivi pour « assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». À l’origine, il niait catégoriquement les faits et disait ne plus se souvenir de rien. Ce mercredi, il a reconnu être la personne filmée lors du massacre.
Désormais, il doit reconnaître aussi être l’auteur de l’attentat. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès devrait se terminer à la fin du mois.