Emmanuel Macron relance le débat sur les vacances scolaires ce dimanche. Le président de la République veut notamment raccourcir celles d’été. Une proposition pas toujours partagée par l’ensemble des acteurs.
Rentrée anticipée, épreuve du bac repoussée, les lycéens sont directement concernés par les propos d’Emmanuel Macron. Le président de la République ouvre à nouveau le débat sur le temps de travail des élèves. Ses propos font suite à ses annonces il y a plus d’un an. Il avance notamment l’idée de réduire les vacances scolaires d’été. « Pour moi, ce n’est pas une bonne idée. Ils ont déjà fait la même chose avec le brevet en repoussant les épreuves. Je préfère les passer plus tôt parce que nous avons encore les cours et la tête à faire ça », juge Sacha, élève en seconde au lycée Masséna.
Je vois que quand les élèves rentrent des vacances, ils ont oublié beaucoup de choses
Claire, professeur de français au collège
Alléger les journées
L’objectif d’Emmanuel Macron est de réaménager et alléger les journées à l’école. Avec une rentrée le 20 août pour les élèves dans le besoin et des épreuves repoussées, les collégiens et lycéens pourraient alors avoir davantage de temps libre tout au long de l’année. « Il y a trop de vacances scolaires. Il faudrait les réduire pour faire des journées moins longues, comme par exemple finir à 15h. Ça serait mieux pour faire des activités extra-scolaires et faire ses devoirs », partage Aaron, en seconde au lycée Masséna.
Pour certains enseignants, deux mois de vacances, c’est trop long. « Je vois que quand les élèves rentrent des vacances, ils ont oublié beaucoup de choses et qu’il faut recommencer. Ça serait bien d’alléger les journées qui sont souvent très lourdes au primaire, au collège et parfois au lycée », admet Claire, professeur de français au collège.
Un faux-débat pour les syndicats
Si les syndicats d’enseignants reconnaissent un problème par rapport au rythme scolaire des élèves, ils contestent la volonté de raccourcir les vacances d’été. « C’est surtout dû aux réformes successives mises en place ces dernières années qui sont responsables d’aggraver le rythme et la semaine des élèves », fustige Fabienne Langoureau, secrétaire académique du Snes-FSU. Certes, la France est l’un des pays avec le plus de vacances, avec 16 semaines contre 14 en moyenne pour les pays de l’OCDE, mais elle reste bien en deçà de ses voisins européens avec deux mois en juillet et août.
J’aimerais bien savoir quel enseignement pertinent et efficace nous pouvons donner sous 30 degrés
Fabienne Langoureau, secrétaire académique du Snes-FSU
Le syndicat Snes-FSU s’oppose alors à la réduction des vacances estivales. En cause, des écoles peu adaptées face aux fortes chaleurs estivales. « Nous habitons à Nice. Si on reprend les cours le 15 août, j’aimerais bien savoir quel enseignement pertinent et efficace nous pouvons donner sous 30 degrés », s’interroge Fabienne Langoureau. La Snes-FSU dénonce surtout une volonté de détourner les sujets importants liés à l’école. De son côté, la Snuipp-FSU propose de décaler celles de février. Mais les syndicats sont prêts à en discuter avec la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne.