D’extérieur, la boxe anglaise semble violente. Pourtant, c’est ce sport que j’ai décidé de tester pour vous aujourd’hui. Sans expérience aucune, direction le Hall Boxing de Nice, rue Masséna. Le sportif que je ne suis pas a enfilé les gants et frappé, pour vous, dans des sacs et les mains du coach. Retour d’expérience.
Pour ce « J’ai testé pour vous », il fallait trouver une idée originale, que je me confronte à l’inconnu et l’inédit. Vu mon profil de non-sportif, la boxe anglaise paraissait être la parfaite activité, aux antipodes de ma personnalité. Après avoir réservé en ligne dans une des seules salles de boxe de Nice proposant des cours à l’unité à 22 €, me voilà, en short et t-shirt, sur le chemin du Hall Boxing de Nice, rue Masséna.
« J’y vais ou j’y vais pas ? »
En arrivant devant la salle, je m’interroge et hésite à rentrer : vais-je devoir boxer avec des sportifs qui font cela depuis 10 ans ? Le cours sera-t-il rempli d’hommes virils et baraqués, à qui je ne suis pas certain de vraiment ressembler ? Je rentre. L’odeur perçue par mon nez me renvoie un vieux souvenir de vestiaire de gymnase au collège. Pas de doute : je vais transpirer !
Coaché par un athlète de haut-niveau
« De quel sport viens-tu ? , me demande Yazid, Amghar, le coach et propriétaire de la salle de boxe. Comment lui dire qu’à part de la course à pied deux fois par semaine, ma pratique du sport est équivalente au néant ? Lui est athlète de haut-niveau, a entrainé des sportifs professionnels, donne des cours depuis longtemps. Bref, nous ne sommes pas du même monde. Et je n’ai pas vraiment le profil qu’il a l’habitude de coacher. Pourtant, le courant passe bien : il se met complètement à mon niveau, s’adapte.
Coup direct, uppercut, crochet
Le début de la séance annonce la couleur : nous commençons par quelques minutes d’échange pour « évaluer mon mindset » (mon état d’esprit). En d’autres termes, savoir pourquoi je suis là. Le coach ne va pas être déçu : c’est un défi journalistique, rien de plus. Puis vient le moment de se mettre face au miroir pour apprendre les premiers gestes techniques de la boxe : le coup direct, l’uppercut, le crochet. Ces coups paraissent simples lorsqu’on les voit à la télé, mais ils doivent être parfaitement maitrisés, coudes, épaules et poignets verrouillés dans la bonne position. Plusieurs fois, Yazid est obligé de me rappeler à l’ordre pour que je conserve une position satisfaisante, les mains touchant les joues.
Enchainer les exercices à toute vitesse
Une fois les bases enseignées (ne disons pas trop vite « acquises »), vient le moment d’enfiler les gants. Il ne faut pas être trop regardants : ils me sont gracieusement prêtés, mais l’odeur me fait comprendre que je ne suis pas le premier à les porter. Je dois désormais mettre en pratique les gestes techniques enseignés. Là, il faut enchaîner vite : je frappe d’abord dans les mains du coach, qui me répète « gauche, droite, droite, gauche, droite », de plus en plus rapidement pour m’apprendre à coordonner mes mouvements et enchainer les coups techniques. Puis vient le moment de se défouler dans les sacs de frappe, en boxant le plus vite possible, en enchainant avec des jumping jacks (ou saut en étoile, c’est-à-dire sauter en levant les bras), des pompes, des abdos, des montées de genoux, des talons-fesse, des squats ou encore la fameuse chaise… Bref, des exercices que je n’avais pas pratiqués depuis mes cours d’EPS au lycée. Pour gainer, ç’a gainé ! Mais je suis content, car Yazid m’encourage et me félicite.
« On peut faire une p’tite pause ? »
Le temps de récupération est beaucoup trop court pour moi. À peine 10 secondes et il faut déjà repartir sur un exercice. C’est extrêmement physique, et surtout multidisciplinaire. Mon coach le dit très bien : la boxe implique de la coordination des mouvements, un bon cardio et une solide musculature. À cet instant, j’ai l’impression d’avoir du chewing-gum ou de la guimauve dans les bras. Et je me demande encore pourquoi j’ai accepté de tester ce sport. La prochaine fois, je testerai la recette du brownie aux pépites de chocolat !
Bilan : ma première crampe et des courbatures
Fort heureusement, nous n’avons pas eu à nous confronter réellement à un adversaire sur le ring. Le sport n’y a pas perdu, et j’ai au moins épargné mon visage et d’autres parties de mon corps plus délicates pour rester en bon état. Seul dysfonctionnement à l’issue du cours : la séance d’abdos s’est conclu par une crampe au mollet droit. La première crampe de ma vie (aïe). Pourquoi au mollet ? La question se pose encore à l’heure actuelle… Heureusement, le coach s’est rendu disponible pour venir m’étirer la jambe et faire passer ce douloureux moment (de gêne). Sans oublier les courbatures, survenues sur tout le haut du corps deux jours après. J’ai encore du mal à taper au clavier pour écrire cet article.
Finalement, oui : dans la salle de Yazid, il y a bien de nombreux sportifs habitués de la discipline. Mais ce premier cours, pourtant commandé comme cours collectif, était encadré individuellement. Je n’ai pas dû me confronter aux autres mastodontes. Et puis le cours s’est tout de même terminé sur une belle morale : la boxe, c’est toucher sans se faire toucher. Ce n’est pas l’attaque qui compte, c’est la défense que l’on assure.