Salon de l’agriculture : tout savoir sur la 61e édition

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Publié le 28 février 2025 à 11h47
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Samedi dernier s’est ouvert la 61e édition du Salon de l’agriculture. En présence d’Emmanuel Macron dans un contexte bien plus apaisé que l’année dernière.

Le Salon international de l’agriculture à Paris, c’est une semaine pour mettre un coup de projecteur sur les agriculteurs français et étrangers. Près de 1 000 exposants sont présents au Paris Expo Portes de Versailles, du 22 février au 2 mars. Des paysans et des producteurs de Métropole, d’Outre-mer et des cinq continents. Pendant neuf jours, près de 600 000 visiteurs sont attendus.

Un lieu dans lequel se réunissent aussi près de 4 000 animaux, de plus de 300 espèces. Cette année, l’égérie du Salon se nomme Oupette. La vache, de race limousine, vient de la Vienne. Née en 2018, elle a été élevée par Alexandre Humeau.

Deux nouveautés au Salon

Deux nouveautés sont prévues pour la 61e édition du Salon de l’agriculture. La première, c’est le lancement du salon des technologies et des solutions agricoles, le SIA’ Pro, qui s’est déroulé de dimanche à mardi. C’est un événement à destination des 60 000 visiteurs professionnels. L’occasion d’aborder la transition numérique dans le monde agricole pendant trois jours.

La seconde nouveauté, c’est le Maroc qui est mis à l’honneur cette année. C’est la première fois qu’un pays étranger est mis en avant au Salon de l’agriculture. Une volonté de valoriser les liens entre les deux pays. La France exporte près de 610 millions de produits agricoles. Quant au Maroc, il est le 9e fournisseur de la France en produits agroalimentaires, notamment avec la tomate marocaine. C’est l’un des produits qui crispe certains maraîchers français. Souvent vendue moins cher, elle concurrence la tomate française.  

Une vingtaine de producteurs du 06

Parmi le millier d’exposants, ils sont 26 à représenter les Alpes-Maritimes. Ils mettent en avant les mille exploitations du département. Des horticulteurs, oléiculteurs, viticulteurs, brasseurs, apiculteurs et autres artisans confituriers montrent la richesse des Alpes-Maritimes. Une diversité applaudie par le président du département, CharlesAnge Ginésy, mais aussi par Jean-Philippe Frère, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles 06. 

C’est une aberration ! On arrose les légumes avec de l’eau traitée. Quand on sait ce que ça coûte de traiter de l’eau, c’est une folie !

Jean-Philippe Frère, président de la FDSEA 06

Mais la situation des agriculteurs dans les Alpes-Maritimes reste compliquée selon la FDSEA 06. Son président dénonce la pression foncière et l’accès difficile à l’eau agricole. Selon lui, 80 % des agriculteurs sont raccordés à l’eau potable au lieu de l’eau agricole. En clair, ils paient leur eau 50 % plus cher pour arroser leur exploitation.

Une ouverture du Salon plus apaisée

Si la colère persiste encore, l’ouverture du Salon s’est tout de même passée dans un contexte plus apaisé que l’an dernier. L’une des raisons qui explique ce changement, c’est le vote de la loi sur l’orientation agricole. Le texte a été voté deux jours avant l’ouverture du Salon de l’agriculture. Il a été adopté d’abord par l’Assemblée nationale, puis par le Sénat. Des mesures présentées en janvier 2024 à la suite de la colère des agriculteurs un peu partout en France. Mais retardées dans un premier temps par la dissolution, puis par la censure du gouvernement de Michel Barnier.

Ce texte prévoit d’élever l’agriculture au rang d’intérêt général majeur. Objectif : faciliter les projets de retenues d’eau ou les bâtiments d’élevage hors-sol. C’est aussi l’instauration d’un nouveau principe en matière de pesticide : pas d’interdiction sans solution. Une victoire pour la FNSEA. Autre mesure, la dépénalisation de certaines infractions à l’environnement lorsqu’elles sont commises de manière intentionnelle. Toutes ces mesures restent vivement critiquées par une partie de la gauche et par certaines ONG. Le sénateur Yannick Jadot parle d’une loi du déni de la nature.