Louis Vedovati a construit son engagement dans les rues nantaises et niçoises. Depuis un an, l’étudiant prend la cause LGBT à bras-le-corps avec la création de l’association Adelphes. Il dit voir son combat se heurter à la résistance de l’Université Côte d’Azur : le refus d’un festival queer qu’il voulait organiser lui reste en travers de la gorge, sans le décourager.
L’histoire d’une manifestation. Tout commence à plus de 800 kilomètres de là. Au bord de la Loire, la ville de Nantes forge ses premières poussées de fièvre. Au détour d’un sourire, Louis Vedovati plonge dans ses souvenirs. « J’ai rencontré une amie qui a toujours été baignée dans le monde de la revendication. Elle m’a emmené dans une manifestation. J’ai tout de suite accroché ». L’ambiance et la fraternité le poussent à renouveler l’expérience. La campagne a longtemps bercé son enfance. Pourtant, l’appel de la rue couve dans son esprit depuis plusieurs mois.
« Je ne me livre jamais »
À son arrivée à Nice, Louis Vedovati saute dans l’inconnu. Une nouvelle vie s’offre à lui, sans repère, ni connaissance. Il garde ses secrets pour lui. « Je ne me livre jamais. Il faut vraiment que j’ai confiance pour parler de mon orientation sexuelle. Je ne sais jamais si la personne en face va accepter qui je suis ».
Les manifestations sont le seul moyen d’entretenir des relations sociales, alors la réforme des retraites marque un point de bascule dans son engagement avec la rencontre d’Océane. Les premières discussions précipitent les deux jeunes dans un projet fou : la création de l’association Adelphes, dont il devient le co-président. Louis se rend compte d’un manque de reconnaissance des droits LGBT à l’Université Côte d’Azur. « L’objectif est d’accompagner les étudiants et de leur proposer un lieu d’écoute. Nous menons aussi des actions de sensibilisation à travers des tables rondes et des conférences ».
Une envie d’aller plus loin
Après un an d’existence, Louis dresse un constat sévère de la collaboration avec l’Université. Le refus de financer un festival LGBT, à l’occasion de la journée mondiale contre les LGBT-phobies, a mis un coup aux ambitions du jeune homme. Malgré cette déception, le cofondateur d’Adelphes a des idées plein la tête. « Nous n’allons pas nous arrêter là. Nous allons renouveler notre demande de subvention l’année prochaine. Nous voulons continuer à faire de belles choses ». Parmi elles, Louis évoque déjà des séminaires et des ateliers.