L’association Les Petits Invincibles organise ce samedi un rassemblement de soutien aux jeunes victimes de violences, de harcèlement et d’agressions sexuelles. Près de 200 personnes sont attendues place Masséna à Nice, à partir de 14h00.
Dire et comprendre que ça existe. C’est l’objectif de ce rassemblement qui va se tenir place Masséna. Intégré dans un mouvement national, il est organisé par l’association Les Petits Invincibles, fondée il y a bientôt deux ans et présidée par Anne-Cécile Collet. Après une première édition couronnée de succès l’année dernière (une foule avait rempli la place damée), cette seconde édition vise de nouveau à rencontrer le public et sensibiliser au phénomène de violences faites aux enfants. « Oui, ça existe. Et pourtant, il y a un déni collectif, citoyen et politique, parce que ces sujets nous dérangent », déplore Anne-Cécile Collet. Accompagnée par une dizaine de bénévoles, elle organise tout depuis un mois et demi.
80 % des violences sexuelles infantiles classées sans suite
Si Anne-Cécile Collet reconnait que la société a fait des progrès pour l’écoute des adultes qui racontent leurs traumatismes d’enfance, elle regrette que les enfants ne soient pas pris au sérieux. « Un enfant qui révèle, on lui dit d’abord “Je te crois mais je ne te protège pas”, puis “T’es un menteur, tu affabules, tu es manipulé”. Si bien qu’on a 80 % des dossiers classés sans suite », s’affole-t-elle.
Un rassemblement qui rappelle l’affaire du petit Charly
C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Charly, 7 ans, en septembre 2023. Il a confié que son père, violent avec sa mère, lui faisait peur. Mais les juges ont estimé que Patricia manipulait son fils et ont placé ce dernier en foyer. Au sein de l’établissement, le petit garçon a vécu ce que sa mère décrit comme un enfer. « On l’a exposé à du porno, il a été laissé seul avec des adultes et des stagiaires incapables de s’occuper de lui, on l’a insulté, rabaissé. Il a même subi un viol par un enfant du foyer. Comment est-ce possible ? », s’émeut Patricia. Après 11 mois et demi passés en foyer, Charly est finalement rentré chez sa mère. Particulièrement choqué, il se reconstruit doucement. C’est pour lui et pour éveiller les consciences que Patricia sera présente à la manifestation aujourd’hui. « Avant que l’on m’enlève mon fils et qu’on lui fasse subir tout cela, je ne pensais même pas que c’était possible », s’insurge-t-elle.
« Ça va faire beaucoup de bruit »
Ce rassemblement réunira plusieurs associations, notamment SOS Suicide qui parlera des appels reçus au quotidien. « 60 % sont des gens agressés sexuellement quand ils étaient petits », alerte Anne-Cécile Collet. L’AFPR (Association Française du Psychotraumatisme et de la Résilience) viendra parler de l’importance de mettre en place un suivi rapide de l’enfant après des violences. Anne-Cécile Collet précise également que n’importe qui sera invité à prendre la parole s’il en ressent le besoin. « Ça va faire beaucoup de bruit », conclut-elle.
Hexact était sur place
La rédaction d’Hexact était sur place. Retour sur cette mobilisation dans la matinale radio du 21 novembre 2024.