Le ministère chargé de la lutte contre les discriminations lance des assises pour lutter contre l’antisémitisme ce lundi 6 mai. Face à un nombre en hausse et une banalisation depuis les attaques du 7 octobre en Israël, le gouvernement appelle à un « sursaut collectif ».
Depuis les attaques du 7 octobre en Israël, le nombre d’actes antisémites ont été multiplié par quatre en France. Cela est dû notamment à un « rejet, une haine contre Israël ». Les manifestations pro-palestiniennes progressent. La haine contre les Juifs également.
Une enquête réalisée par l’Ifop montre que 76% des Français estiment que « le phénomène est présent ». Pour éviter son développement, le gouvernement a lancé, ce lundi 6 mai, des « assises de lutte contre l’antisémitisme » pour « créer un espace de dialogue ».
Une cause nationale
Dans un contexte où le nombre d’actes antisémites était de 1 676 en 2023 contre 436 en 2022, l’ensemble des « associations qui luttent contre la haine » et des représentants des six principaux cultes se sont réunis.
L’objectif d’Aurore Bergé, la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations, est de « reconnaître l’antisémitisme tel qu’il est et lutter efficacement contre ce fléau ».
Elle souhaite que « chaque Français se sente directement concerné de ce que subissent les autres, notamment quand il s’agit de l’antisémitisme ». Les assises visent l’élaboration d’un socle de valeurs républicaines.
Dîner du Crif, sans les politiques
Yonathan Arfi, le président du Crif, qui organise le dîner annuel, assure qu’aucun responsable politique n’a été présent. Seul Gabriel Attal a participé afin d’éviter d’en faire un sujet politique avant les élections européennes. Une façon de « dépassionner politiquement le sujet » qui risque de devenir un prétexte « à des fins politiques ».
Lors de ce dîner, Gabriel Attal a annoncé que « 366 faits antisémitisme » avaient été répertoriés en France en 2024. Cela représente « une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023 ». Pour contrer cette explosion, il promet qu’aucun acte ne sera impuni et qu’aucun « antisémite n’aura l’âme tranquille », tout en assurant faire preuve « d’une fermeté exemplaire ».
Le travail d’un « manifeste » sera confié à une universitaire, Marie-Anne Matard-Bonucci, et non à un politique. Mais une deuxième session aura lieu après le 9 juin, réunissant des parlementaires. Alors que le président de la Licra, Mario Stasi, voit un « combat politique », le président du Fonds social juif unifié, Ariel Goldmann, tient à rappeler qu’il s’agit avant tout « de l’affaire de la France ».