Le Carnaval de Nice se déroule jusqu’au 2 mars. 15 jours de fête populaire et de joie sous haute surveillance. Des centaines de policiers, militaires et agents de sécurité sont mobilisés durant toutes les festivités pour assurer la sécurité de l’évènement.
Selon la ville de Nice, c’est par mesure de protection qu’elle a choisi d’installer depuis 2017 de hautes palissades tout autour du défilé, ce qui fait râler l’opposition. Ces palissades font partie du dispositif de sécurité déployé tout au long de la quinzaine. « Nous avons l’ensemble des composantes de la police, des agents de sécurité privée, de la police municipale, police nationale, le renfort de patrouille sentinelle aussi aux abords, sans oublier le dispositif de secours santé. Nous avons la capacité de réagir et de prendre les décisions en commun, en conduite, comme nous l’avons fait pour préparer l’événement, et comme nous le faisons chaque année », précise la directrice de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, Aurélie Lebourgeois.
Près de 300 agents de l’État mobilisés
En matière de sécurité, l’ensemble des autorités ont mis en commun leurs moyens pour garantir que les 15 jours d’évènement se déroulent dans les meilleures conditions possibles. La ville de Nice a mobilisé ses policiers municipaux et une société de sécurité privée, tandis que les ministères de l’Intérieur et des Armées mobilisent respectivement des policiers nationaux et des militaires (près de 300 agents de l’État au total). Tout est piloté depuis le CSU (Centre de Supervision Urbaine) de Nice.
Des agents de sécurité privés sont chargés des fouilles à l’entrée de l’évènement, appuyés par des CRS. « Ils sont là avant et après les portiques en cas de besoin dans un objectif de lutte antiterroriste et pour intervenir en cas d’action malveillante sur l’entrée du dispositif », précise la directrice de cabinet du préfet Hugues Moutouh.
Selon la préfecture, des tireurs d’élite sont également embarqués sur les toits pour surveiller et réagir rapidement en cas de problème. Mais la préfecture n’en dira pas plus.
Un dispositif « plus costaud » cette année
Pour le maire Christian Estrosi, le dispositif est « peu ou prou celui qui est en place depuis les attentats de 2016 », avec toutefois quelques évolutions. « Nous nous adaptons en permanence parce que l’actualité change, parce que nous prenons en expérience. Le dispositif est donc un peu plus costaud que l’année précédente. Nous avons aussi un dispositif plus mobile, plus dynamique, avec des vététistes, des policiers en civil notamment, et des policiers étrangers qui nous aident à détecter toutes formes de menaces potentielles », liste Florent Mion, directeur interdépartemental-adjoint de la police nationale. Des policiers espagnols et italiens ont en effet été dépêchés sur place pour renforcer la sécurisation du lieu dans le cadre des patrouilles européennes.
L’ensemble du dispositif a d’ores et déjà fait ses preuves, puisqu’il a permis d’interpeller rapidement des pickpockets qui ont tenté de sévir lors de la Carnavalina.

Le Carnaval de Nice, un « grand évènement national »
Pour le ministère de l’Intérieur et la préfecture, le Carnaval de Nice, troisième plus grand carnaval du monde, est classé comme « grand évènement national ». Ce qui permet de mettre en œuvre davantage de mesures de protection que sur des évènements traditionnels. « Il permet d’effectuer des contrôles préalables pour tous les intervenants de ce carnaval avec des enquêtes administratives de sécurité. C’est un élément très important dans la défense anticipée », précise Aurélie Lebourgeois.
Une Carnavalina accessible en garantissant la sécurité
Cette année, la Carnavalina était une nouveauté : une déambulation sur l’avenue Jean-Médecin à voir gratuitement. Une sorte de défilé réduit du carnaval, auquel tous les passants pouvaient assister librement, sans aucune palissade. « Nous avons voulu donner une dimension plus populaire que jamais. On sent vraiment le sens et l’esprit de la fête de carnaval comme, peut-être, il avait un peu disparu ces dernières années », s’est réjoui Christian Estrosi ce samedi au milieu du cortège.
Alors forcément, cette bonne tenue de la Carnavalina a remis une pièce dans la machine du débat concernant les palissades opaques placées autour du parcours du défilé des corsos. « La tenue de la Carnavalina démontre que l’argument sécuritaire pour justifier la pose de palissades noires ne tient pas puisque la sécurité des participant·es a été assurée sur une avenue centrale et emblématique de Nice sans ces palissades », écrit le collectif citoyen d’opposition ViVA! dans un communiqué.
Mais le maire de Nice a balayé ces vociférations. « Ce qui s’est passé ce samedi, c’était une déambulation. Mais ce n’était pas Carnaval. Jusqu’à hier (vendredi, NDLR), nous n’étions pas sûrs de pouvoir sécuriser ce dispositif. Sur ce corso en lui-même, c’est irresponsable de prétendre que nous pourrions organiser Carnaval sans les conditions de sécurité de ce soir. De toute façon, si ce dispositif n’était pas mis en place, il n’y aurait pas d’autorisation de faire Carnaval à Nice », lâche Christian Estrosi en réponse aux mots de David Nakache.