UNOC 2025 à Nice : l'enquête de la rédaction

“L’UNOC aurait dû se tenir dans des tentes, mais nous avons réussi à construire un palais”

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Publié le 10 mai 2025 à 22h21
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Depuis l’annonce de l’évènement, les critiques vont bon train contre la politique de Christian Estrosi. Éphémérité du nouveau Palais des Congrès, coût pharaonique, perturbations générées au sein du quartier, Richard Chemla, adjoint au maire de Nice chargé du suivi de l’UNOC, répond à nos questions.

Cet évènement est particulièrement marquant pour la ville de Nice ?

Oui ! C’est la première fois que Nice accueille un tel évènement. Le but, ce n’est pas d’avoir un congrès “bling bling”, mais une réunion qui change les choses. On ne veut pas que ce soit une COP de plus, car elles nous déçoivent les unes après les autres. On va réunir des chefs d’État, des scientifiques ainsi que des responsables des villes littorales, car ils sont les premiers impactés par la montée des eaux. Ils pourront ainsi présenter leurs angoisses aux responsables politiques. Le fait que Nice ait été choisie, c’est une fierté : c’est la reconnaissance de nos actions toujours plus vertes, et ça positionne Nice comme une ville d’exemple. Mais ce qui est important, c’est ce que ça apporte à la planète.

L’UNOC va se tenir dans un Palais des Congrès semi-provisoire construit sur le port. Pourquoi ne pas avoir construit une structure pérenne ?

À l’origine, nous avions proposé que l’évènement se déroule au palais Nikaïa ou au Palais des expositions. Mais l’ONU et l’État ont refusé, car ils voulaient que l’évènement se déroule sur le port. Donc nous nous sommes mis d’accord le 8 février, et il a fallu que nous construisions une structure dans les temps. C’est ce qui a fait naitre ce bâtiment léger, conçu avec 90% de produits recyclables, ce qui a permis de gagner du temps et de réduire les coûts. Sans cette structure, il aurait fallu installer de grandes tentes. Ce nouveau Palais des Congrès va pouvoir durer des années et comme les techniques architecturales des bâtiments évoluent très vite, c’était la meilleure solution.

Un des points de crispation concernant cet évènement, c’est son coût, chiffré à 47,7 millions d’euros au maximum au départ. Il est désormais estimé à plus de 60 millions d’euros. C’est beaucoup, pour une ville comme Nice ?

Ce n’est pas une manifestation niçoise, mais une manifestation internationale, donc la majorité des dépenses sont prises en charge par l’État et par l’ONU. La ville de Nice et la Métropole Nice-Côte d’Azur participent à hauteur de 23 millions d’euros. Mais ne faisons pas de la politique au petit périscope. Cet évènement devrait tenir ses promesses et nous sommes les hôtes. Donc il faut offrir une belle façade niçoise et pour cela, disons que nous avons mis la belle nappe blanche pour que les conditions de rencontre soient les plus agréables possibles.

Certains riverains ont des craintes de voir le quartier paralysé pendant plusieurs jours. Qu’est-ce que vous leur répondez ?

La sécurité n’est pas à la charge de la Ville, mais de la préfecture des Alpes-Maritimes. Mais Christian Estrosi a insisté pour qu’il n’y ait pas de cantine et que les congressistes aillent manger dans les restaurants du port. C’est normal qu’il y ait un peu d’inquiétude, mais je crois qu’il faut se rassurer, notamment parce que c’est un évènement relativement court. Mais les critiques font partie du jeu et ça ne me dérange pas que l’on me pose des questions ou que l’on me pique. Je réponds avec plaisir.