UNOC 2025 à Nice : l'enquête de la rédaction

Plongée dans la vie de Greg Lecoeur, l’homme qui murmure à l’oreille de l’océan

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Publié le 10 mai 2025 à 23h00
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Photographe amoureux des océans depuis de nombreuses années, Greg Lecoeur enchaîne les expositions pour sensibiliser au respect de l’environnement. Il voit d’un très bon œil l’arrivée de l’UNOC à Nice.

Originaire de Nice, vivant entre mer et montagne et bercé par le souffle du grand bleu, Greg Lecoeur ne s’est jamais vraiment posé la question : pourquoi la mer est-elle une évidence ? Son parrain l’y a conduit un jour à bord d’un bateau. La mer ne l’a jamais laissé repartir. Il a alors cherché à comprendre le monde du vivant et les écosystèmes. Pour cela, il a commencé à plonger, très jeune. Puis, lors d’une virée en bateau, il croise des dauphins. Un moment qu’il décrit comme « fantastique et irréel ». Il en parle, on en doute. Alors il achète un appareil photo. Non pas pour convaincre, mais pour partager l’émotion et ainsi rendre visible l’invisible.

De chef d’entreprise à explorateur des océans

C’est l’histoire d’un homme qui choisit la liberté plutôt que le confort. À 32 ans, alors chef d’entreprise, il tourne le dos à la routine. « Ma première vie professionnelle m’a fait comprendre que c’était important de faire ce qu’on aime. Quand je me suis lancé, je ne pensais pas faire une si belle carrière mais je me suis toujours dit qu’il fallait essayer et s’en donner les moyens pour ne pas avoir à regretter ». Ce qu’il cherchait, c’était les frissons du vivant et l’intensité brute d’un regard animal. Il part. Loin. D’abord aux Galápagos. S’ensuit un intérêt pour les requins. Ses voyages se sont organisés selon ses missions, les espèces et écosystèmes qu’il voulait voir. Globe trotteur des abysses, il a alors élargi ses destinations : Floride, Bahamas, Hawaï ou encore Californie.

Plus que photographe, Greg Lecoeur ne se contente pas de capturer des images : il transmet des histoires. Il vulgarise, sensibilise, éveille. « Je veux montrer qu’on vit sur une planète où il y a un monde vivant absolument magnifique. Je veux donner envie aux gens de mieux connaître, pour mieux aimer et mieux protéger. C’est utiliser l’image comme un moyen d’expression. Une image que tout le monde peut comprendre ».

L’image comme engagement

Le succès, les prix, les distinctions sont venus. Des reconnaissances, notamment celles du meilleur photographe Nature de l’année par National Geographic en 2016 ou encore de Photographe sous-marin de l’année en 2020 par UPY. Aujourd’hui, papa et plus enraciné en Méditerranée, il s’engage plus fort encore. En 2022, il fonde une association. Exploration, science, éducation, trois piliers pour une même cause : l’océan vivant. Une grande exposition sur le sanctuaire Pélagos circule entre Nice, Gênes puis maintenant Monaco.

Greg Lecoeur n’est pas un scientifique. Il valorise et éclaire. Il donne corps à la recherche, visage à l’urgence, espoir au combat. Parce qu’il croit que l’homme et la nature peuvent cohabiter, à condition de ralentir, de respecter, de comprendre. Pour cela, l’UNOC est pour lui une réunion importante. Mais il faut que des décisions soient votées. « Je pense que les politiciens doivent prendre des risques et proposer des actions fortes. Nous avons tous le moyen de réagir. Ça se joue à tous les étages ».