Inéligibilité de Marine Le Pen : quel avenir politique pour la candidate et le Rassemblement national ?

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Publié le 3 avril 2025 à 18h23
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Après la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité, les plans de la candidate du Rassemblement national pour 2027 sont bouleversés. Comment porter haut le parti aux présidentielles si les juges écartent définitivement l’élue, pourtant favorite ? Malgré tout, il semblerait que ce ne soit pas forcément un coup dur pour le parti.

Il y a deux façons de voir les choses. Dans une interview accordée au Parisien, Marine Le Pen semble craintive pour l’élection présidentielle de 2027 si elle venait à ne pas pouvoir se présenter. “Ce n’est pas une élection de parti, mais de personne”, estime-t-elle. Elle balaye donc d’un revers de main le plan B, comme Bardella, qui enverrait l’actuel président du Rassemblement national à l’élection.

Sauver le soldat Le Pen

Alors pour Benoît Kandel, le chef de file du RN à Nice, il faut tout faire pour sauver le soldat Le Pen. « Le plan A, c’est Marine Le Pen. Le plan B, c’est Marine Le Pen. C’est trop facile : on ne peut pas se coucher si rapidement sans combattre face à de telles attaques. Il faut que l’on fasse tout pour qu’elle puisse se présenter. Sinon, ce serait un déni de démocratie incroyable », considère le représentant du parti.

Un manque de légitimité du vainqueur ?

Marine Le Pen a donc décidé de faire appel de sa condamnation pour tenter de pouvoir se présenter en 2027. Un certain nombre de recours vont être engagés. Nous croyons que nous allons les gagner, écrit optimiste la candidate sur X. En appel, les juges pourraient en effet revoir la condamnation à la baisse pour permettre un bulletin Marine Le Pen. Sans ça, le vainqueur de l’élection pourrait souffrir d’un manque de légitimité. « Vous imaginez les conséquences ? Admettons, elle ne peut pas se présenter. Quelle légitimité aura le président élu en 2027 ? On lui dira toujours qu’il a gagné parce qu’il a écarté le Rassemblement national du combat », prédit Benoît Kandel.

Un pic d’adhésion au Rassemblement national

Selon le Rassemblement national, plus de 10 000 adhérents auraient rejoint le parti d’extrême-droite depuis la condamnation de Marine Le Pen. Un boost d’adhésions qui se traduit aussi à l’échelle départementale et niçoise, selon Benoît Kandel. « Nous, hier après-midi, on a reçu des gens qu’on n’avait pas l’habitude de voir à la permanence qui nous ont dit ‘Moi, j’adhère au RN. Ça suffit, trop c’est trop’. On a fait 10 adhésions hier. C’est beaucoup, parce que les gens sont choqués par la décision. D’habitude, on en fait une ou deux », se réjouit le chef de file du RN niçois.

La candidate RN a annoncé que si elle pouvait se représenter en 2027 et qu’elle n’était pas élue, elle se mettrait en retrait des prochaines élections présidentielles.